La liberté ou la mort by Biard Michel

La liberté ou la mort by Biard Michel

Auteur:Biard Michel [Michel, Biard]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Tallandier
Publié: 2014-10-14T22:00:00+00:00


Arrivé à Perpignan, Fabre met en usage tous les moyens administratifs qui pouvaient faire triompher les armes de la République. Mais supérieurs en nombre, les satellites du tyran espagnol s’étaient emparés des hauteurs de Peyrestorte et menaçaient de cerner Perpignan. À ces mouvements, l’état-major de l’armée républicaine évacue cette place ; par une lâcheté insigne, il se replie sur Sigean. Une telle inconduite indigne le soldat ; le Représentant du Peuple rappelle une partie de l’état-major à Salces, l’autre partie à Perpignan ; il se dispose à défendre vigoureusement cette place, il fait publier une proclamation qui voue à l’infamie quiconque parlera de capituler. Il prend la ferme résolution de s’ensevelir sous ces ruines. Tel est le caractère de l’héroïsme ; il s’indigne des obstacles, il franchit les difficultés, il brave les périls. Tel un fleuve majestueux, si on essaie d’arrêter ses flots rapides, renverse les digues qui s’opposent à son cours, et se roule au loin dans les campagnes. L’énergie de Fabre ranime le courage des soldats républicains ; bientôt, vainqueurs au Vernet, vainqueurs à Peyrestorte, ils mettent l’ennemi en déroute, ils s’emparent de son camp, de ses magasins, de ses munitions, de ses chapelles, et de son trésor. La journée eût été décisive, c’en était fait de l’ennemi, si selon l’avis de Fabre on l’eût poursuivi avec autant d’ardeur qu’on l’avait combattu ; ce jour eût vu l’Espagnol honteusement chassé au-delà des monts. Ici peut naturellement trouver place le reproche fait à un célèbre général : tu sais vaincre, mais tu ne sais point profiter de la victoire.

Dans cette affaire qui fut fatale au superbe Castillan, on vit Fabre, le sabre à la main, parcourir les rangs, encourager les guerriers, monter le premier à l’assaut des redoutes ennemies, et donner à tous l’exemple de l’intrépidité républicaine. Il semble que la victoire s’éloigne, lorsqu’on néglige de cueillir les lauriers qu’elle offre d’abord. L’affaire de Villelongue fut malheureuse. Citoyens, vous la connaissez, il serait inutile de vous la retracer. Il suffit de vous dire qu’à la tête de 60 grenadiers, Fabre emporta de vive force une batterie que la supériorité du nombre lui fit ensuite abandonner. Le Représentant du Peuple était toujours au milieu des soldats, il les encourageait et par son exemple et par ses discours. Il partageait leurs peines et leurs périls, il mangeait à la gamelle avec nos frères d’armes. Le génie de la liberté avait inspiré les meilleures dispositions : il avait tout préparé pour réparer l’échec de Villelongue ; mais l’infâme trahison était aux aguets, et ses effets furent atroces.

N’attendez pas, citoyens, que je vous peigne les horreurs de cette sanglante journée ; l’Espagnol, conduit par la perfidie, envahissant Port-Vendres, Collioure, nos troupes surprises, la terreur s’emparant du soldat, les foudres naguère républicaines du Fort Elme tonnant sur les enfants de la République, portant la désolation et la mort dans les rangs ; la déroute est complète, tous cherchent le salut dans la fuite. Tandis que le Représentant du Peuple rallie quelques bataillons qu’il électrise



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